Les mots surlignés font l'objet d'une note
1Monsieur, voyant le retardement du cappitaine Expilly, présent pourteur, je n’ay vollu fallyr de vous
2faire ceste recharge pour vous asseurer qu’il a dilligemment sollicité sa despêche, laquelle il n’a seu plus
3toust obtenyr. Quant aus nouvelles de ceste court, le roy et messeigneurs ces frères partyrent yert
4de ceste ville environ neuf heures du soir par la poste, pour aller à Liions, où ilz demeureront dis ou
5douze jours en courant le cerf. Ilz sont bien ayses d’estre ung peu esloignées de ceus qui ont affaire avec eus.
6L’on a tenu longuement conseil ces jours passés sus les propositions de ceus de la religion pour le
7regart de Flandres. Le roy les a entièrement resoulus qu’il ne veult à quel pris que ce soit entrer en
8guerre avec le roy d’Espaigne son bon frère. Les deslibérations et resoulutions de la court ne furent onques
9si incertaynes et variables. Je vous advertissoys de la desfaicte du duc de Medinacelly. On a despuis
10esté asseuré qu’il n’en n’estoit rien ; bien tient-on pour certain que les navires du prince d’Aurange ont
11desfaict quelques marchans pourtuguoys qui avoyent dans leurs navires afforces marchandise et
12d’argent à cinq ou six centz mille escutz. Toutz ceus de la religion ont asseuré leurs magestés ces nouvelles
13estre veritables. Les nopces du roy de Navvarre et de Madame ce continuent fort, et qu’elles ce feront
14cinq ou six jours après l’arrivée dudit roy de Navvarre. Monseigneur et madame de Lorrayne sont
15mandés pour lesdites nopces. Le cappitayne Autefort a promesse de Monseigneur qu’il comandera
16les compaignies que le baron des Adretz a levé, en temps qu’elles seront en Piemont, pour en estre le
17dit Autefort mestre de camp. Je ne say comme ilz s’accorderont. Je ne say si vous avés entendu comme
18monsieur de Monpesat est gouverneur de Guienne. Les reynes ce sont remuées à Medon pour faire
19netyer le chasteau de Bouloingne. monsieur de Guoas et moy partons demain à la poy[n]te du jourt
20pour aller trouver le roy. Je vous supplie très humblement de faire tenyr à ma mère les lettres que je luy
21escritz. Pour n’avoyr aultre chose qui mérite vous escrire, je salueray voz bonnes grâces par mes
22très humbles recommandations, priant Notre Seigneur vous donner
23Monsieur, en très bonne santé, longue et hereuse vye. A Paris, ce XXVIII de juin
24Vostre très humble et très hobéyssant filz et serviteur
25à jamays.
26Hourches
27Si Madame et messieurs de Venes et de Laval voyent la présente, ils y
28trouveront mes très humbles recommandations à leurs bonnes grâces. Si
29monsieur de Rousset estoit si mauvays mary d’estre encore à Grenoble, il en
30recevra le semblable s’il luy plaict. le voyage de mer est retardé pour quelques
31jours. Le dessain de l’entreprise que Causseins avoyent sus mer est ronpu
32de fasson qu’il ne bouge de la court.
3334